Du mot grec Keras et du latin cornu qui signifie corne. Son bois est en effet très dur.

Sa drupe ressemble à une cerise, elle pourrait avoir le goût de la cerise mais ce n’en est pas une ! C’est une cornouille, aussi appelée corne, cuerne, corme (mais c’est une confusion synonymique car il n’y a aucune parenté avec le cormier, Sorbus domestica L.).

 

Description botanique :

Le cornouiller mâle est un arbuste caduc de 2 à 5 m de hauteur, 8 m maximum. Il est de croissance lente, mais peut vivre plusieurs centaines d’années. Les feuilles sont opposées, ovales, acuminées, couvertes de poils. La floraison jaune vif, en ombelle, très jolie, apparait en février avant les feuilles. Les fleurs sont très visitées par les abeilles auxquelles elles fournissent un pollen précoce. Les drupes rouges, de la grosseur d’une olive appelées cornouilles, sont aigrelettes, savoureuses, d’un goût agréable et plaisant lorsqu’elles sont mûres en août. L’arbuste est adulte au bout de 20 ans.

Exigences

Ce petit arbre rustique vient dans toutes les terres, même sur les terrains très calcaires. Toutes les situations lui conviennent, cependant il préfère le demi-ombrage. Sa rusticité va jusqu’à moins 25°C.

Origine – habitat

Les cornouillers mâles sont originaires et répandus dans les régions tempérées de l’hémisphère nord, en Asie mineure, en Arménie, dans les forêts sèches du Caucase. Les cornouillers mâles indigènes sont originaires d’Europe centrale et méridionale. En France, on le remarque beaucoup en Lorraine et en Bourgogne où ils poussent sur les collines calcaires. Ils se multiplient grâce aux graines dispersées par les oiseaux.

La multiplication

Le cornouiller mâle se multiplie par semis. Après la récolte d’août, récupérer les graines et les mettre à stratifier. La germination est lente (12 à 15 mois). Mais on multiplie le cornouiller mâle par drageons ou marcottes de rameaux racinés. Le bouturage est difficile à réaliser.

Les variétés d’ornement :

– « Alba » : fruits blancs

– « Aurea » : feuillage jaune, fruits rouges

– « Elegantissima » : feuilles panachées de rose et jaune

– « Nana » : forme naine – « Pyramidalis » : port pyramidal

– « Variegata » : feuilles bordées de blanc

– « Violacea » : fruits rouge violacé


Les variétés fruitières

– « Large Russian » : (variété d’origine ukrainienne) fruits rouges

– « Elegant » : fruits rouges

– “Pioneer” : gros fruits rouges

– “Red star” : gros fruits rouges

– « Joliko »: très gros fruits rouges d’origine autrichienne

– « Yellow » : fruits jaunes

Cultures fruitières en Turquie, Arménie, Ukraine, Moldavie et Russie. En Turquie, 18 000 tonnes de fruits ont été récoltées en 1988.


Composition chimique des fruits

Le fruit contient du sucre, de l’acide citrique, de la pectine, des minéraux : calcium, magnésium et des vitamines : provitamine A, C et vitamine C.

Usages traditionnels

A partir du mois d’août, on ramasse les fruits en quantité en étalant sur le sol un filet et en gaulant l’arbre régulièrement. Les fruits les meilleurs doivent être de couleur foncée (presque noire), ils tombent naturellement quand ils sont bien mûrs. Plus on les récolte tard, plus ils prennent en sucre et en douceur.

Nutritifs, les fruits comestibles sont mangés frais ou utilisés séchés.

En Russie, on fait des vins, des liqueurs et des confitures, des gelées, des compotes et des fruits confits.

En Ukraine, on extrait un jus. En Turquie, ils font des sorbets.

En Angleterre, on en fait un coulis pour agrémenter les tartes.

Le cornouiller mâle a aussi d’autres usages. On tire de l’écorce un colorant naturel jaune utilisé pour teindre la laine. Le bois, blanc rosé, est aussi dur que la corne animale (d’ou son nom cornus) et même plus lourd que l’eau. Il est très résistant, durable et restant flexible, on l’utilisait pour le cerclage des tonneaux. Grâce à son pouvoir anti-vibration, il sert à faire des manches d’outils. Il ne forme jamais d’écharde ! Il est utilisé en marqueterie.

Gelée de cornouilles

Porter à ébullition 1 kg de cornouilles dans un demi litre de bon vin rouge naturel ou dans de l’eau de source. Les écraser et les passer au tamis. Recueillir le jus et y incorporer du sucre de canne à poids égal. Ajouter deux cuillérées à soupe de zeste d’orange et de citron. On peut épicer avec du gingembre et de la muscade en poudre. Faire cuire à feu doux jusqu’à ce que la gelée prenne. Mettre en pots.

On servira cette gelée avec des viandes (gibier) ou des pot-au-feu.

Sources bibliographiques :

Paysages actualité – janvier 2002

Arbustes de Roger Philips et Martyn Rix – La Maison Rustique

Les croqueurs de pommes – n°48

Les fruits oubliés – n°39 oct 2007

Arbustes d’Europe occidentale – Jacques Brosse – Bordas