Petit, Mimosa pudique (Mimosa pudica) ne peut laisser indifférent. Juste vous l’effleurez et il se referme. De très nombreux travaux scientifiques ont analysé cette faculté, ces plantes comportent elles un système nerveux ? Pas vraiment ! et examinons cette grande extravagante, Mimosa des fleuristes (Acacia dealbata) ou mimosa d’hiver, tellement prolifique en fleurs que ses branches finissent par craquer. Il se fait remarquer par une odeur quasiment entêtante ! Il peut même devenir invasif dans certaines régions !!
Mimosa pudica L.
Le mimosa pudique est une vivace de 10 à 40 cm de haut (jusqu’à 80 cm dans son milieu naturel), originaire d’Amérique tropicale et largement naturalisé à travers le monde. C’est une herbe à base ligneuse, à tiges herbacées grêles, rampantes ou ascendantes, épineuses, parfois grimpantes. La plante se révèle très épineuse au stade adulte. Son feuillage normalement persistant comporte des feuilles alternes, composées et bipennées de 15 à 25 folioles (Fig.1, cliché Iris Makoto). Le feuillage se replie au moindre effleurement, d’où son nom « sensitive ». Ses petites inflorescences rondes de 1à 2cm de diamètre sont composées de fleurs actinomorphes (régulières) de type 5 pourvues de très nombreuses étamines bleu lilas à rose. Pourquoi « sensitive » ? Au moindre choc (vent, pluie, toucher, sécheresse) les feuilles se replient, c’est la thigmonastie. Le même phénomène sera induit à la tombée de la nuit désigné par nyctinastie, ceci lui permet de se défendre des prédateurs nocturnes. Après le repliement des feuilles, la plante est moins vulnérable et moins appétissante.
Ces mouvements sont dus à des variations différentielles de turgescence, mais ce sont des mouvements actifs, réversibles en réponse à une stimulation de l’environnement. Le sens du mouvement dépend essentiellement des caractéristiques de l’organe et est indépendant de la direction du stimulus. Un phénomène électrique comparable à un potentiel d’action est généré au niveau du stimulus et se propage jusqu’au lieu de la réponse. Dans tous ces cas, le stimulus produit la formation d’un signal électrique qui se propage le long de la plante à plus ou moins grande distance selon l’intensité du stimulus. C’est cette onde électrique qui ressemble à un potentiel d’action nerveux qui produira au niveau des pulvini une variation de turgescence responsable du mouvement de repliement de la feuille ou de ses folioles. Le mouvement peut être extrêmement rapide, de l’ordre du cm / seconde. http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/mouvements/nasties-thigmo.htm Pas de système nerveux, mais une bonne technique de lutte
Plante étrange repliant ses feuilles. Laissez-vous tenter et installez cette curiosité dans votre logement !
Acacia dealbata Link
L’espèce Acacia dealbata (Fig.3, wikimedia) ou mimosa des fleuristes est un arbre, qui peut atteindre une vingtaine de mètres de haut au tronc lisse de couleur grisâtre. Ses rameaux sans épine, duveteux, portent des feuilles composées de folioles elles-mêmes divisées en nombreuses foliolules (plusieurs milliers pour une seule feuille). Ses fleurs se présentent sous forme de petits pompons jaunes et soyeux disposés en grappes ramifiées. Chaque fleur, de type 5 actinomorphe, porte des petits pétales de couleur jaune, de très nombreuses étamines et un seul carpelle. Elle est pollinisée par les insectes. La floraison survient de janvier à mars. Les fruits sont des gousses articulées, plates et brunes à maturité. Le mimosa des fleuristes peut aussi se reproduire de façon asexuée en produisant des rejets à partir de sa souche vivace. Par cette reproduction et par les nombreuses graines produites, il peut devenir envahissant allant même par endroit jusqu’à menacer la flore locale.
Il est ainsi considéré comme invasif en Europe du Sud (France, Espagne, Portugal, Italie), où il peut former des peuplements denses qui empêchent la flore locale de se développer et peuvent perturber l’écoulement des eaux. Sur la Côte d’Azur (Maures, Estérel), l’espèce pose des problèmes de gestion.
Classification. Les Fabacées ou Légumineuses étaient divisées en 4 sous familles : -les Bauhinioïdées , les Césalpinioïdées, les Mimosoïdées ( dont Mimosa, Acacia) et les Faboïdées. Les Mimosoïdées encore proche des Rosacées primitives, ont un périanthe régulier et réduit mais généralement des étamines très nombreuses (Dupont et Guignard,2015). De récents travaux du « Legum Phylogeny Working Group » ont remodelé la classification. Les anciennes Mimosoideae sont classées parmi les Caesalpinioideae (LPWG, 2017).
Pudique ou envahissant, ces deux mimosas se retrouvent dans la même famille végétale, maintenant Caesalpinoideae.
Références : Legume Phylogeny Group LPWG (2017) in Taxon 66 (1) February 2017 : 44-77 F.Dupont et J.L.Guignard, Les familles de plantes, éd.Elsevier Masson, 201