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Le premier arbre de Noël serait apparu en Alsace dans la ville de Séléstat où il a été vendu en 1521.

Cet usage se développe chez les protestants, à l’époque de la réforme, qui ne voulait pas représenter la nativité comme les catholiques, par une crèche. Cette tradition s’est répandue dans l’Europe protestante en Allemagne et en Scandinavie.

En France, l’arbre de Noël fut introduit à Versailles en 1738 par la femme de Louis XIV, d’origine polonaise. En Grande Bretagne, l’époux de la Reine Victoria, le Prince Albert d’origine allemande, fit dresser un sapin de Noël au château de Windsor en 1841. De la cour, la mode du sapin de Noël se répandit rapidement dans la bourgeoisie, puis chez les gens du peuple.

Nombre de sapins vendus en France

En 2011, 6.5 millions de sapins de Noël sont vendus en France dont 5.5 millions de sapins naturels et un million de sapins artificiels. Chaque foyer dépense environ 25 euros pour son sapin de Noël.

Le nombre moyen de sapins achetés par foyer reste stable au fil des années.

L’achat du sapin de Nordmann est en hausse au détriment de l’épicéa (Picea excelsa) de Noël.

La production des sapins de Noël

Décret n°2003-285 du 24 mars 2003 relatif à la production des sapin de Noël.

« Est considéré comme production de sapins de Noël la culture d’une ou plusieurs des essences forestières énumérées à l’article 1er répondant aux conditions suivantes :

– la densité de plantation doit être comprise entre 6 000 et 10 000 plants / ha.

– la hauteur des sapins ne doit pas excéder 3 mètres.

– la durée maximale d’occupation du sol ne peut pas excéder dix ans ; à ce terme les sapins doivent être coupés et les sols remis en état de culture.

– les distances de plantations fixées par arrêté préfectoral ou, à défaut, celles prévues par les usages locaux, doivent être respectées.

Liste des essences utilisées pour la production des sapins de Noël :

Picea excelsa

Picea pungens

Picea omorika

Picea engelmannii

Abies nordmanniana

Abies nobilis

Abies grandis

Abies fraseri

Abies balsamea

Abies alba

Pinus sylvestris

Pinus pinaster

La culture

La préparation du sol dépend de l’origine des cultures sur la parcelle (prairies, friches, anciennes forêts).

La première étape serait d’amener une pelle mécanique pour retourner le sol. Ensuite passage d’un gros rotavator, girobroyeur, cover-crop.

La plantation

Elle a lieu en mars-avril ou en septembre-octobre, si les conditions climatiques sont favorables (sol pas trop sec, ni trop mou). Les plants doivent avoir 4 ans après semis. Les sapins sont plantés en lignes pour permettre le passage des engins (fauchage, désherbage, façon culturale).

Les conditions optimales de croissance

La culture des sapins de Noël doit se faire dans des terrains peu fertiles, mais il ne faut pas tomber dans l’extrême où les sapins seraient rachitiques et peu vigoureux.

Une terre légèrement acide leur convient bien. C’est pourquoi ils sont cultivés dans le Morvan, la Bretagne, le Limousin, les Alpes, à savoir, dans les terrains granitiques.

Le sapin de Nordmann aime les sols ayant un pH de 6. Mais un sol trop acide risque de bloquer l’assimilation des sels minéraux par la plante. Donc dans ce cas là, il faudra chauler pour que le sapin puisse utiliser l’azote, le phosphore, la potasse, le calcium…

Apporter en plus des engrais organiques naturels. Se méfier dans certaines zones des gelées tardives, des courants d’air…

L’entretien

Il se résume à faucher, enlever les plantes adventices qui risquent de concurrencer les sapins, pailler.

En septembre, dans les parcelles de culture, un marquage des sapins est réalisé avec des bracelets en plastique ou des cartons colorés en présence des acheteurs ou non. Les différentes couleurs permettent de distinguer les différentes tailles et catégories (extra, 1er choix, 2ème choix). La récolte s’effectue de la mi-novembre à la mi-décembre. Les sapins sont alors sectionnés à ras de terre grâce à une débrousailleuse à disque. Une fois le sapin coupé, le pied est travaillé, nettoyé à l’aide d’un gros taille-crayon activé par la prise de force d’un tracteur afin de l’amener à un diamètre de 50 cm. Ensuite le sapin est enfilé dans un socle de bouleau fendu. Il est ensuite passé dans un cornet de métal galvanisé à l’intérieur duquel il est recouvert d’un filet qui plaque les branches vers le haut. Ensuite les sapins sont mis en palette et expédiés dans toute la France dans les jardineries et les points de vente.

Cette livraison des sapins a lieu entre la fin novembre et début décembre, en commençant par les sapins en pots et conteneurs (Abies nordmanniana vers le 25 novembre et les épicéas vers le 1er décembre).

Les différentes présentations

Coupés : fixe sur des buches, des croisillons, des rondelles ou des supports à réservoir d’eau ou non, les sapins coupés s’installent dans la maison. Ces végétaux seront destinés aux déchets verts en janvier.

En pots : les sapins ont été arrachés et mis en pots. Ils peuvent être replantés en pleine terre, mais la reprise n’est pas garantie, les racines ayant subie une coupe drastique pour pouvoir être placées en pot. Mais cela permet de garder plus longtemps les sapins dans l’appartement.

En conteneur : Utilisés essentiellement dans des bacs, ils peuvent être replantés dans le jardin à condition de ne pas le laisser 3 semaines à 20-22°C, à proximité de la cheminée en fonctionnement et de le sortir un beau matin de janvier par -10°C.

Les marques et label

Acheter un sapin de Noël naturel plutôt qu’un sapin de Noël artificiel, est plus respectueux pour l’environnement. Un sapin de Noël artificiel dure environ 6 ans. Il a nécessité beaucoup de pétrole pour sa création et sont de plus, très rarement réalisés en France. Ils sont très inflammables (les sapins naturels secs également) et suivant leur composition initiale, ils peuvent dégager des particules polluantes dans l’atmosphère.

Un sapin de Noël naturel est très respectueux de l’environnement. Ils sont issus de cultures tel un champ de blé ou une pépinière d’arbres fruitiers. Ils maintiennent un milieu, créent un écosystème (sol-animaux…). Ils assurent une ressource économique d’une zone rurale donc un maillon du tissu économique et social d’un lieu, d’un département, d’une région. Leur culture permet de conserver les techniques ancestrales agricoles. Il est vrai qu’ils maintiennent une population importante d’écureuils qui peuvent devenir néfaste pour l’aspect esthétique du sapin s’ils ont mangé des jeunes aiguilles.

Dans le Morvan, qui se trouve en Bourgogne à cheval sur 4 départements (Nièvre, Côte d’Or, Saône et Loire et Yonne), il y a une grosse production de sapins de Noël. Une charte a été établie pour que chaque sapin ait une étiquette d’origine du lieu de production. Ces producteurs doivent respecter cette charte par rapport au décret du 24 mars 2003 qui donne des critères précis de production (utilisation maximale du sol de 10 ans, techniques culturales, densité…)

A Tours, on peut acheter le sapins de Noël sur le marché du boulevard Béranger ou dans des jardineries.

Pour conserver son sapin le plus longtemps possible, le consommateur pourra l’installer dans une véranda ou un jardin d’hiver (pas plus de 17°C). Eviter toute source de chaleur à proximité, prévoir un pied de sapin avec réserve d’eau, brumiser les aiguilles.

Dans tous les cas, les Picea (épicéas), perdent leurs aiguilles et les Abies les gardent.

Penser qu’un petit sapin de Noël planté dans le jardin peut atteindre 20 ans plus tard 25 mètres, donc le mettre dans un grand espace.

Dans un jardin, un conifère apporte de la structure, de l’ombre et au fil des années fermera le paysage. Les aiguilles tombent chaque année à raison d’un tiers de la totalité de l’arbre. Un paillage naturel s’installera, limitant le développement du gazon et autre.

Après Noël, acclimater progressivement le sapin aux conditions climatiques extérieures et attendre fin février pour le planter lorsque le sol se sera réchauffé et les risques de gelées intenses atténuées.

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