La Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles Lettres du département d’Indre et Loire est fondée Le 24 février 1761, on y parle d’horticulture. Au fil des années, une section d’Horticulture et de Pomologie se met en place du fait de l’importance de ces secteurs d’activités dans le département.

En 1866, cette section est très active, Robert David Barnsby directeur de l’école de médecine et de pharmacie de Tours, et directeur du jardin botanique en est le secrétaire général et Antoine Belle, juge suppléant de Tours, futur maire et sénateur en devient président de 1869-1912. Cette section se compose de14 membres dont Alfred Mame (imprimerie Mame), Barillet-Deschamp (horticulteur-paysagiste), Guindon (pépiniériste).

En 1868, la section compte 90 membres, et en 1869, 110. Rapidement elle se transforme en Société d’horticulture indépendante. Le 7 mars 1869, A. Belle réunit les membres dont 41 signent une lettre souhaitant instituer la Société Tourangelle d’Horticulture. Le divorce est officiellement annoncé. Le 2 avril 1869, la société est officiellement créée et approuvée par arrêté préfectoral le 17 décembre 1869. Succèderont à A. Belle, le pépiniériste Pinguet-Guindon à partir de 1912 et le Pyasagiste Decorges à partir de 1937.

Elle se propose de propager et vulgariser les techniques et pratiques horticoles auprès de l’ensemble de la population et d’enrichir l’horticulture en nouvelles variétés de fleurs et de fruits

A cette époque, elle compte dans ses membres à la fois des propriétaires de maisons bourgeoises, de châteaux tourangeaux mais aussi leurs jardiniers et la majorité des horticulteurs de Touraine ainsi que de nombreux jardiniers particuliers. Les échanges de pratiques et de savoir-faire assurent le lien entre les catégories socio-professionnelles.

La société organise une séance mensuelle (à l’exception du mois d’août et septembre), publie un bulletin semestriel et réalise de nombreuses expositions à Tours mais aussi en Belgique, Angleterre et à Saint Petersburg mettant en avant l’horticulture tourangelle. Les horticulteurs, obtenteurs de nouvelles variétés telles que les cyclamens, bruyères, giroflées, hydrangeas, exposent leurs créations. L’exposition de mai 1937 à l’hôtel de ville est mémorable.

Des comités spécifiques se mettent en place entre les deux guerres : pépinière ; floriculture ; cultures potagères ; art des jardins.

Mais de 1950 à 1989 la Société Tourangelle d’Horticulture s’endort. Elle se réveille en juin 1989 sous l’impulsion de Gérard Letrillard (président de 1989 à 1997) et d’horticulteurs tels Jean Gaubin

spécialiste des Fuchsias et Bernard Heriveau spécialiste des fleurs coupées. Elle prend le nom de Société d’Horticulture de Touraine et compte une trentaine d’adhérents.

En 1989, les horticulteurs étaient encore nombreux en Touraine et leurs exploitations très importantes. Le marché aux fleurs de Tours s’étendait sur plus de 2000 m². Deux fois par semaine depuis presque 150 ans les tourangeaux peuvent y acheter plants potagers, graines, plantes à massif, plantes en pot, rosiers et arbustes, fleurs coupées.

En 2019, la Société d’Horticulture de Touraine compte 380 adhérents dont les ¾ étaient des amateurs passionnés de végétaux. Mais elle peut aussi compter sur des professionnels en activité ou retraités tels que Robert Couratin, Daniel Chauveau, Michel Savary, Daniel Jouanneau ; sur des responsables et jardiniers des services espaces verts ainsi que sur les élus locaux. Depuis la renaissance de cette association trois présidents se sont succédé : Gérard Letrillat (1989-1997), André Perpoil (1997-2000) et Maryse Friot (2000…).

Exposition de 1937 à l’hôtel de ville. On pouvait y admirer les rhododendrons (en touffe et tige).de Louis Decorges et fils ; les hortensias de Faustin Travouillon et Daillière « la Marne » et « Merveille » et ceux de Gallais ; les pélargoniums à grandes feuilles de Mme Aubert-Mallet ; les œillets aux fleurs énormes et pois de senteur de Talbot ; les orchidées et anthurium de Charrier ; les dahlias, callas, amaryllis et giroflées de Dubois ; les rhododendrons, azalées et camélias et tulipes en fleurs coupées de Corvaisier ; le bégonia « Géneral de Méribel » et des bruyères de Mme Ledeux-Bignon ; les azalées et tulipes de Jamain et Baron ; les cinéraires hybrides de Lecomte Mac Carthy ; les légumes forcés et de saison de l’Abeille Tourangelle ; les calcéolaires hybrides,  azalée, Phœnix, Kentia et Dracaena du service des espaces verts de Tours (Berthola).

vers l’article de « Jardins de France » N°656